Angevins et angevines, l’heure est grave
Il y a un sérieux problème à Anjou : d’après une étude de 2008 de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, de nombreux enfants entrent à l’école maternelle avec un retard important, retard qui sera pour plusieurs difficile sinon impossible à rattraper. En fait, le territoire d’Anjou et de Mercier-est a la distinction peut enviable d’être l’endroit où ce retard est le plus généralisé sur toute l’île de Montréal : 43.2% des enfants entrent à la maternelle avec une faiblesse significative dans un domaine de la maturité scolaire (nous reviendrons à ce terme). 43%! Près d’un enfant sur deux, nos enfants, nos nièces et neveux, nos petits-enfants accusent dès 5 ans un retard qui viendra ralentir et nuire à leur éducation et donc à leur capacité future à se trouver un emploi et à évoluer dans la société. Si on révélait aux actualités qu’un enfant sur deux souffrait d’un cancer ou ne mangeait pas à sa faim, on verrait les citoyens descendre dans les rues pour demander une solution. Pourquoi pas dans le cas de l’éducation?
La maturité scolaire
Mais définissons plus exactement la maturité scolaire, pour mieux comprendre ce retard qui afflige nos tout-petits. La maturité scolaire, c’est un outil utilisé par divers ministères et organismes (commissions scolaires, CSSS, etc.) pour mesurer la préparation des enfants à entrer à l’école primaire. La maturité se décline en 5 domaines : la santé physique et le bien-être, la compétence sociale, la maturité affective, le développement cognitif et langagier et les habiletés de communications et de connaissances générales. Le domaine du développement cognitif et langagier est particulièrement inquiétant à Anjou, selon le rapport de 2008.
Une solution : l’éveil à la lecture et l’écriture
Mais il est possible d’agir, que ce soit au niveau familial ou collectif. Une des façons de renforcer le développement cognitif et langagier est par l’éveil à la lecture et l’écriture (ou l’ÉLÉ), et ce dès la naissance. On ne parle pas ici d’apprendre l’alphabet à son enfant de deux ans. Pratiquer l’ÉLÉ, c’est favoriser la prise de conscience auprès de l’enfant du monde de l’écrit et de la lecture. C’est lire à haute voix les étiquettes des produits lorsque l’on fait son épicerie. C’est raconter une historie à son enfant. C’est jouer avec les sons des lettres. C’est toute une foule d’activité simple que l’on peut faire à la maison, dans la salle d’attente, dans l’auto. C’est surtout prendre conscience de son rôle, à la fois comme parent et comme membre de la communauté angevine pour créer un environnement qui favorise cet éveil chez tous nos petits, qu’ils fréquentent ou non un CPE ou un service de garde, qu’ils visitent ou non les bibliothèques du quartier. L’ÉLÉ, c’est faire prendre conscience à l’enfant qu’il est entouré d’écrits et de créer une attitude favorable envers la lecture et l’écriture. Et cette intégration doit être pratiquée le plus tôt possible.
La lecture, ça s’enseigne à l’école, mais on apprend à l’aimer dès la naissance.
Que faire?
Dans le prochain article, vous découvrirez différentes actions que les organismes et l’arrondissement d’Anjou ont mis sur pied pour favoriser l’ÉLÉ. Et dans l’article subséquent, nous vous donnerons des trucs simples, faciles et GRATUITS pour débuter l’éveil à la lecture et à l’écriture des petits autour de vous. Ceci n’est pas un problème insurmontable, mais plutôt un fléau qui peut être combattu efficacement par des adultes qui ont a cœur le développement des enfants de notre communauté.
Pour plus d’information, contacter le ROCHA au 514-351-4173 ou visitez votre bibliothèque publique la plus proche.